Archives du 4 septembre 2014

Charlotte et le Goncourt

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Aujourd’hui a été publiée la première sélection d’auteurs susceptibles de recevoir le Goncourt. Parmi eux, se trouve David Foenkinos qui publie Charlotte chez Gallimard.

Après La Délicatesse qu’il a lui-même porté à l’écran, Les souvenirs, Je vais mieux, et une dizaine d’autres romans, David Foeninkos rend un très bel hommage à Charlotte Salomon, jeune artiste peintre dont il a découvert l’existence lors d’une exposition de ses œuvres à Berlin, il y a 8 ans et qui l’obsédait à tel point qu’il n’arrivait pas à trouver une forme narrative susceptible de rendre fidèlement ses sentiments .

De cette obsession et de cette recherche est né un long poème narratif, constitué de vers libres très courts qui donnent à la narration un rythme haletant qui oblige parfois le lecteur à faire une pause pour reprendre son souffle et éviter de se laisser submerger par l’émotion que transmet cette écriture.

C’est avec beaucoup d’admiration et de tendresse que l’auteur nous entraine avec lui sur les traces de cette jeune juive inconsciemment marquée par une succession de tragédies familiales qu’elle ne connaîtra qu’à l’âge adulte, oppressée par le joug nazi a tel point qu’elle produira  près de 800 gouaches, textes et partitions, dans l’urgence d’un élan créateur, comme poussée par le pressentiment de la continuité du funeste destin familial, avant d’avoir 26 ans, l’âge où elle mourra à Auschwitz.

Son œuvre autobiographique intitulée Vie? ou Théâtre? sera transmise à la postérité par son médecin et ami français à qui elle l’avait confiée.

Charlotte Salomon

On pourrait dire: « encore un livre sur les atrocités commises par le nazisme », mais non, l’écriture sobre et puissante de David Foeninkos en fait un récit original, captivant et poignant.

On ne peut que lui souhaiter bonne chance pour le plus prestigieux des prix littéraires français.

Franck Courtes Agence VU/Keystone/DR