Archives du 13 février 2013

Blancanieves et la corrida, par José

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 Et voilà! Le troisième larron  n’a pas tardé à s’exprimer, pour donner un point de vue différent et un éclairage nouveau à propos du magnifique film Blancanieves.

Que José ne m’en veuille pas, je ne suis pas arrivée, allez savoir pourquoi, à mettre son texte sous le même format que les précédents…!!

Chère Josette,

Tu comprendras que je me sente un peu visé par les propos pro-toros que soulève le film Blancanieves. Ainsi que par le texte de Bruno que tu prends la responsabilité d’inclure dans ton BLOG, si agréable et instructif pour la jeunesse. (Je suis plus jeune que le Pape, donc je reste là où je suis!).

Tout d’abord je veux dire que je ne trouve pas que ce film soit une apologie des courses taurines, ni d’ailleurs une critique. L’auteur se limite à cadrer son œuvre dans un environnement qui existe. Quand on regarde le film « Un tramway nommé désir » personne ne pense à discuter du bien fondé des tramways dans une ville! … et « Orfeo negro » n’incite pas à une polémique sur le carnaval de Rio (ni sur les tramways…). Ce sont des œuvres d’Art, tout comme « Blancanieves« .

Comme dit Bruno, les raisons de s’insurger contre des agissements des êtres humains sont nombreuses, et ni les estocades ni les banderilles ne sont des sujets de première priorité (la mort de abeilles y figure avant, par exemple). Les appeler des acquis culturels n’est pas non plus très juste, à ce prix là, l’excision et la burka sont aussi des acquis culturels. La culture a bon dos actuellement; elle permet de défendre des musiques agressives et haineuses, comme la plupart des « raps », ainsi que les productions cinématographiques débiles pourvu qu’elles soient françaises. J’ai entendu récemment quelqu’un, je ne sais plus qui, opposer « culture » à « art », faisant référence aux divers « ministères de la culture », « maisons de la culture », « exception culturelle »,… et j’en passe, dont les actes « artistiques » sont souvent difficiles à trouver.

Ceci éclairci, je recommande vivement d’aller voir ce film, bien que je n’y aie pas pleuré. D’abord, le blanc-et-noir apporte une dimension très particulière à la photo et au cinéma, il en fait un art à part. Ce n’est pas toujours que les œuvres en blanc-et-noir soient réussies, mais dans ce film il y a des images d’anthologie, dès le début avec les scènes avec la grand-mère, jusqu’à la fin avec les bohémiens qui parcourent les plaines de Castille, pour ne citer que celles-là. Ensuite, pour moi, la référence au conte enfantin est une trouvaille géniale; cela permet à l’auteur et aux acteurs d’appuyer sur des traits connus et universels, comme la jalousie, l’abandon, la naïveté, la peur, la gentillesse, …  Depuis la tragédie grecque, (Oedipe, etc…), c’est par des fictions dont les références font partie du substrat culturel et artistique commun, qu’on aide à réfléchir sur l’être humain et à philosopher intelligemment.

Mes éventuels lecteurs doivent se demander, j’en suis sûr, si je suis pour ou contre les corridas. Je suis contre!